RUE BONAPARTE

Publié le par Deb Chaves

  Billet de juin  

 

                             Rue Bonaparte

 

                                                                                  Il y a des jours sans et des jours avec...

 

  

       En reponse à l'invitation de la maison d'Edition Des Femmes-Antoinette Fouque je me suis rendue

 aujourd´hui au Marché de la Poésie à la place Saint -Sulpice. 

Pour commencer la visite j'ai pris l'entrée de rue Bonaparte et, en flânant d'un stand à l' autre, je suis tombée sur un petit livre avec une belle illustration représentant le visage de Rimbaud.

 L'histoire à l'intérieur m'a parue intéressante. L´auteur a imaginé que le valet du poète, vivant en Abyssinie, avait trouvé le carnet sur lequel Rimbaud décrivait ses derniers mois dans ce pays avant son départ définitif pour Marseille.  

Le carnet imaginaire contiendrait des informations précieuses, jusque là inédites, sur la vie de Rimbaud. Le petit livre prenait ainsi un caractère insolite, un brin moqueur. 

Le valet en question s'appelait Djmil, lui, en revanche, a bel et bien existé.

Je regarde cela avec attention, le prix de dix euros est dérisoire, mais je décide de faire encore un tour et voir ce que je trouve par ailleurs. Bêtement, je zappe le nom de l'auteur du livre.

Un tour plus tard, n'ayant rien trouvé de bien accrocheur je reviens sur mes pas, acheter le petit bouquin qui commençait à prendre de la place dans mes pensées et que je veux absolument lire .

En reprenand l'allée principale, pour refaire le même chemin qu'à mon arrivée, je me rends compte que je ne trouverai plus le stand, noyé dans ce lieu labyrinthique.

Mes amis me connaissent bien, savent combien je n'ai aucun sens de l'orientation et combien je peux me paumer avec élégance, l'air de rien. Je me suis perdue,une fois encore, pour mon plus grand désarroi.

En regardant attentivement les stands je cherche des signes qui pourraient me remettre sur la piste du livre. Dans l'un d'eux, où je suis rentrée tête baissée, les yeux rivés sur l'étalage, je bute sur la poitrine d'un monsieur assez grand, qui, gêné par la situation,  comme moi, se confond en excuses.

_Pardon,  madame!! Je suis désolé...

_Désolée, monsieur,  lui dis-je sans le regarder, alors que nous sommes coincés tout les deux.

_ Je vous en prie.!! Nous le disons tous les deux en même temps. Cela rend la chose risible.

 

A cet instant je regarde son visage et je reconnais ...Alain Delon.

Oui. Beau comme un dieu, bronzé comme un ministre et très confus.      

Troublée, je file chercher le Rimbaud. Visiblement il ne venait pas de là.

J'entame encore un tour, mais cette fois-ci plus concentrée du tout,  j'avais dans ma tête les images de films où j'ai vu Delon avec des femmes superbes dans ses bras. Romy, Mireille, Catherine... elles ont certainement connu le frisson qui vous traversse lorsque vous avez devant vos yeux.un torse comme le sien. C'est d'une allure incomparable.      

 Hypnotisée par mes souvenirs je marche et j'oublie, pendants quleques instants, que je cherchais Rimbaud.  

 

 En désespoir de cause je m'adresse au stand des Amis de Rimbaud, sûre qu´ils pourraient me sortir de cette intreminable quette, pour rien. 

Je leur décris le livre, le sujet, etc, mais  personne n'a jamais entendu parler d'un tel ouvrage.

Contrariée, je laisse tomber, je pars, en quittant Delon et Rimbaud, avec ma frustration, pour Rimbaud et Delon.

 

En sortant du marché, côté du parvis de Saint-Sulpice, c´est Da Vinci Code qui m´aspire. 

Cette église est tellement extraordinaire! Je l'ai naguère fréquenté quand, élève de l'Alliance Française, j'allais préparer mes devoirs sur la  terrasse d´un café juste en face - sous le regard bienveillant d' YSL Rive Gauche - après une rapide prière, sans trop de conviction, histoire de ne pas déchaîner les éléments

 

Je flâne encore et j´arrive chez André de Bd. Raspail, où une jeune fille maquillée comme un camion volé  me tend un prospectus avec une étrange proposition écrite dessus.

 

_je vous explique, me dit-elle, si vous arrivez à répéter la phrase "le chausseur sachant chausser" 10 fois sans erreur, vous avez 10 pour cent de réduction sur votre achat, pour 20 fois 20 pour cent et ainsi de suite jusqu'à 100 pour cent.  C'est bien non? Vous voulez tenter votre chance? 

  Qu´elle me dit,  ça avec ses yeux de biche bien fardés.

 

Il faut rentrer dans une 2cv, équipée avec une caméra qui vous filme pendant que vous vous ridiculisez à réléver le défi, pour des pompes moins chère. Faut aimer les pompes!! Mais comme le ridicule ne tue pas et que j'adoooore les pompes...

Inutile de dire que je n'ai pas eu de reduc, même pas les 10%, que pourtant beaucoup ont eu, tellemnt je me suis marrée dès la première erreur. 

 

Je reprends mon métro, j'avais rendez-vous avec un groupe de coiffeurs brésiliens qui sont à Paris invités par L'Oréal pour un stage de perfectionnement en visagisme. C'est la haute coiffure brésilienne qui vient ici régulièrement et comme je suis invitée pour prendre un verre je me suis dis que je pouvais profiter pour demander conseil. Surtout que ceux-là sont vraiment le top.

 

 J´arrive dans le bar à vin, après un accueil bruillant mais chaleureux, j'ose demander au type, assis à côté de moi:

_Que penses- tu de mes cheveux? j'aimerais un conseil...

Il m'attrape par la nuque en soulevant mes cheveux vers le haut de la tête, scrute attentivement mon visage et dit:

_Tu as un style garçonne-chic (??????) il faut les couper courts et les éclaircir. Ta coupe n'a rien à voir avec toi!

Et toc.

 

  Il y des jours sans et des jours avec, parfois il vaut mieux ne pas quitter sa couette chérie, son bol de thé  et la pluie que vous nargue à travers la fenêtre. Il faut se contenter de ce que l'on a et de ce que l'on est et ne  pas rêver d'Alain Delon ni d' Arthur Rimbaud car c'est juste trop.

 

Soyez indulgents, s'il vous plaît,  je pense avoir tout de même une bonne dose d'autodérision...   

 

Deb Chaves


  (*) As muito feias que me perdoem mas beleza é fundamental

       in  Receita de Mulher,  Vinicius de Moraes, poème

 

 

 Les  éditions Des femmes-Antoinette Fouque au Marché de la Poésie

du jeudi 14 au dimanche 17 juin 2012

 place Saint-Sulpice, Paris 6e  _ Stand 412 

 

 

Avec :

Nathalie Léger-Cresson, vendredi de 16 à 18 heures, samedi de 17 à 19 heures

Jacqueline Merville, samedi de 15 à 17 heures, dimanche de 14 à 16 heures

Catherine Weinzaepflen, dimanche de 15 à 17 heures

 

 

 

 

 le jeudi 14 de 14h à 22 h30 ; le vendredi 15 et le samedi 16 de 11h30 à 22 h30 ; le dimanche 17 de 11h30 à 20 heures

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J
Hello Deb, Tu as rencontré THE mec en plus d'un excellent acteur. Je vais lui dire, ne t’étonne pas si tu as sa visite!!! bises JP
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P
Bonjour Deb, votre écriture arrive à une belle maturité, je suis fier d'avoir été votre professeur, très amicalement, Phil.
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V
Dis, la prochaine fois que tu sors pour flâner comme ça, tu m’appelle? c'est mortel ton truc, mais avec ta vie c'est pas étonnant!!!!Gros bisous
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G
J'ai adoré, Deb! quel pot Bisous
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